Arménien Karabagh

1 900.00 CHF

Le Caucase et l'Arménie : une mosaïque culturelle et géographique, berceau de tapis distinctifs

La région située entre les mers Noire et Caspienne, d'une largeur d'environ 600 kilomètres, est un territoire sauvage et accidenté, caractérisé par des sommets imposants et des vallées profondes. Le massif du Caucase, dont le mont Elbrouz culmine à 5 643 mètres (le plus haut sommet d'Europe), traverse cette zone du nord-ouest au sud-est, ne pouvant être franchi que par quelques cols de haute altitude. Plus au sud, le Petit Caucase s'étend parallèlement à la chaîne principale. On y trouve le Mont Ararat à 5185 mètres d’altitude, une montagne biblique où aura atterri selon la légende l’Arche de Noé. Le Mont Aragatz, plus haut sommet d’Arménie, culmine à plus de 4000 mètres d’altitude.

Une histoire complexe, marquée par des influences extérieures

L'histoire de cette région a été profondément influencée par sa proximité avec la Turquie, la Perse et la Russie. Soumise à l'autorité de ces puissances à diverses époques, les entités qui la composent, telles que l'Arménie et la Géorgie, n'ont connu que de courtes périodes d'indépendance. La nature accidentée du terrain a toutefois rendu difficile le contrôle total de la région par les occupants. Ainsi, la domination perse, aux XVIIe et XVIIIe siècles, fut exercée de manière lâche, par l'intermédiaire de khans semi-autonomes. Au début du XIXe siècle, la Russie parvint à évincer les Perses et les Turcs, prenant le contrôle complet de la région, malgré une résistance des habitants du Daghestan jusqu'en 1859.

Sous l'Union soviétique, le Caucase fut divisé en plusieurs républiques autonomes.

Un creuset de populations et de langues

La géopolitique et la topographie ont contribué à la formation d'une population extraordinairement diversifiée. Les migrations tribales et les mouvements d'armées ont laissé derrière elles des groupes qui n'ont pu ou voulu aller plus loin. Le Caucase est ainsi devenu un refuge naturel pour les persécutés et les vaincus. Isolés dans les montagnes, ces groupes ont conservé leurs spécificités culturelles, ce qui explique la présence d'une centaine de langues et de dialectes différents. Certaines langues, comme le géorgien, sont parlées par plus d'un million de personnes, tandis que d'autres ne sont utilisées que par quelques villages. En Arménie, une langue unique est parlée par l’ensemble de la population. Une même langue, avec certes quelques nuances, est parlé à la fois en Arménie Orientale et en Arménie Occidentale. Le Christianisme, religion principale en Arménie a elle-aussi, une influence sur la tradition des tapis arméniens.

Les tapis caucasiens : une expression de cette diversité

Cette diversité ethnique et linguistique se reflète dans les tapis caucasiens, qui présentent des variations considérables d'une localité à l'autre, parfois même entre des villages voisins. Cependant, certains traits communs distinguent ces tapis des autres productions.

L'utilisation du nœud Ghiordes est généralisée. L'emploi du coton pour la chaîne et la trame est rare, malgré sa culture locale. La plupart des tapis caucasiens sont entièrement tissés en laine. Les motifs sont presque exclusivement géométriques, bien que des représentations stylisées de personnages et d'animaux apparaissent dans certaines zones. Les motifs sont amples et clairement définis, et les couleurs sont vives. Les dessins floraux sont quand à eux, une tradition des tapis arméniens du Karabagh.

Un style puissant et identifiable

Ces caractéristiques, lorsqu'elles sont accentuées, produisent un effet visuel puissant, évoquant une force brute malgré l'abstraction des motifs. L'aspect brillant, anguleux et presque hiératique des tapis caucasiens les rend relativement faciles à identifier. Malgré des milliers de variations, le décor conserve une inspiration originelle issue des tribus du Caucase ayant traversé le Caucase. Les différences culturelles et religieuses se reflètent aussi sur les tapis. L’histoire du tapis dans la région demeure toutefois partiellement obscure.

Les défis de l'interprétation historique

Il est difficile de concilier les connaissances sur le mode de vie des Caucasiens avec la complexité de leur artisanat du tapis. La production de petits tapis par des nomades et des villageois est compréhensible, mais la conservation de grandes pièces (jusqu'à 3 mètres de long) soulève des questions. Leur réalisation semble dépasser les capacités des métiers horizontaux rudimentaires dont disposaient ces populations et suggère l'existence d'ateliers organisés, capables de financer et d'employer des artisans pendant les longues périodes nécessaires à la création de tels tapis. La présence de tapis d'apparence caucasienne sur des peintures du XVe siècle ajoute à cette énigme. Des découvertes futures pourraient potentiellement éclaircir ces aspects.

Les tapis arméniens : une tradition distincte au sein du Caucase

Les Arméniens sont dispersés dans plusieurs pays. Traditionnellement commerçants et artisans. Un type de tapis datant des XVIe et XVIIe siècles, le tapis à dragons, a été produit en Arménie. Les marchands arméniens ont propagé leur culture à travers toute l’Europe. On retrouve ces tapis dans les musées les plus importants du monde.

La caractéristique principale de ces tapis est la présence de dragons, ou de dragons combattant des phénix. Au XVIe siècle, les animaux représentés sont allongés et richement ornés, alternant souvent avec de grandes palmettes. Par la suite, leur représentation s'est géométrisée, les rapprochant de formes de feuilles ou de polygones.

Le tapis à dragons a conservé une grande élégance dans ses formes et ses couleurs tout au long de son évolution. La production de tapis s'est poursuivie en Arménie.

Dans la tradition arménienne, chaque jeune femme, avant son mariage, nouait un tapis pour son trousseau. C’était une tradition arménienne datant de plusieurs siècles.

Souvent, il y a des tapis arméniens qui sont datés et signés. Il s’agit généralement du souvenir d’une date de naissance, d’une date d’un baptême, ou d’une date d’un mariage. Cela explique la raison pour laquelle, les tapis arméniens ont très souvent une date et une inscription avec les lettres de l’alphabet arménien. Monsieur Hagop Avakian, lorsqu’il voit un tapis arménien, ressent le caractère de la jeune femme qui l’a noué. Il arrive à ressentir si la personne était par exemple, gentille, capricieuse ou élégante.

Pourquoi les Arméniens nouent-ils des tapis depuis des centaines d’années? Car la qualité de la laine dans le Caucase est exceptionnelle. La végétation est aussi d’une variété incroyable. Cela confère aux tapis arméniens des couleurs remarquables. La couleur rouge, entre autres, mais les autres couleurs également sont obtenus de manière totalement naturelle.

Le Caucase et l'Arménie : une mosaïque culturelle et géographique, berceau de tapis distinctifs

La région située entre les mers Noire et Caspienne, d'une largeur d'environ 600 kilomètres, est un territoire sauvage et accidenté, caractérisé par des sommets imposants et des vallées profondes. Le massif du Caucase, dont le mont Elbrouz culmine à 5 643 mètres (le plus haut sommet d'Europe), traverse cette zone du nord-ouest au sud-est, ne pouvant être franchi que par quelques cols de haute altitude. Plus au sud, le Petit Caucase s'étend parallèlement à la chaîne principale. On y trouve le Mont Ararat à 5185 mètres d’altitude, une montagne biblique où aura atterri selon la légende l’Arche de Noé. Le Mont Aragatz, plus haut sommet d’Arménie, culmine à plus de 4000 mètres d’altitude.

Une histoire complexe, marquée par des influences extérieures

L'histoire de cette région a été profondément influencée par sa proximité avec la Turquie, la Perse et la Russie. Soumise à l'autorité de ces puissances à diverses époques, les entités qui la composent, telles que l'Arménie et la Géorgie, n'ont connu que de courtes périodes d'indépendance. La nature accidentée du terrain a toutefois rendu difficile le contrôle total de la région par les occupants. Ainsi, la domination perse, aux XVIIe et XVIIIe siècles, fut exercée de manière lâche, par l'intermédiaire de khans semi-autonomes. Au début du XIXe siècle, la Russie parvint à évincer les Perses et les Turcs, prenant le contrôle complet de la région, malgré une résistance des habitants du Daghestan jusqu'en 1859.

Sous l'Union soviétique, le Caucase fut divisé en plusieurs républiques autonomes.

Un creuset de populations et de langues

La géopolitique et la topographie ont contribué à la formation d'une population extraordinairement diversifiée. Les migrations tribales et les mouvements d'armées ont laissé derrière elles des groupes qui n'ont pu ou voulu aller plus loin. Le Caucase est ainsi devenu un refuge naturel pour les persécutés et les vaincus. Isolés dans les montagnes, ces groupes ont conservé leurs spécificités culturelles, ce qui explique la présence d'une centaine de langues et de dialectes différents. Certaines langues, comme le géorgien, sont parlées par plus d'un million de personnes, tandis que d'autres ne sont utilisées que par quelques villages. En Arménie, une langue unique est parlée par l’ensemble de la population. Une même langue, avec certes quelques nuances, est parlé à la fois en Arménie Orientale et en Arménie Occidentale. Le Christianisme, religion principale en Arménie a elle-aussi, une influence sur la tradition des tapis arméniens.

Les tapis caucasiens : une expression de cette diversité

Cette diversité ethnique et linguistique se reflète dans les tapis caucasiens, qui présentent des variations considérables d'une localité à l'autre, parfois même entre des villages voisins. Cependant, certains traits communs distinguent ces tapis des autres productions.

L'utilisation du nœud Ghiordes est généralisée. L'emploi du coton pour la chaîne et la trame est rare, malgré sa culture locale. La plupart des tapis caucasiens sont entièrement tissés en laine. Les motifs sont presque exclusivement géométriques, bien que des représentations stylisées de personnages et d'animaux apparaissent dans certaines zones. Les motifs sont amples et clairement définis, et les couleurs sont vives. Les dessins floraux sont quand à eux, une tradition des tapis arméniens du Karabagh.

Un style puissant et identifiable

Ces caractéristiques, lorsqu'elles sont accentuées, produisent un effet visuel puissant, évoquant une force brute malgré l'abstraction des motifs. L'aspect brillant, anguleux et presque hiératique des tapis caucasiens les rend relativement faciles à identifier. Malgré des milliers de variations, le décor conserve une inspiration originelle issue des tribus du Caucase ayant traversé le Caucase. Les différences culturelles et religieuses se reflètent aussi sur les tapis. L’histoire du tapis dans la région demeure toutefois partiellement obscure.

Les défis de l'interprétation historique

Il est difficile de concilier les connaissances sur le mode de vie des Caucasiens avec la complexité de leur artisanat du tapis. La production de petits tapis par des nomades et des villageois est compréhensible, mais la conservation de grandes pièces (jusqu'à 3 mètres de long) soulève des questions. Leur réalisation semble dépasser les capacités des métiers horizontaux rudimentaires dont disposaient ces populations et suggère l'existence d'ateliers organisés, capables de financer et d'employer des artisans pendant les longues périodes nécessaires à la création de tels tapis. La présence de tapis d'apparence caucasienne sur des peintures du XVe siècle ajoute à cette énigme. Des découvertes futures pourraient potentiellement éclaircir ces aspects.

Les tapis arméniens : une tradition distincte au sein du Caucase

Les Arméniens sont dispersés dans plusieurs pays. Traditionnellement commerçants et artisans. Un type de tapis datant des XVIe et XVIIe siècles, le tapis à dragons, a été produit en Arménie. Les marchands arméniens ont propagé leur culture à travers toute l’Europe. On retrouve ces tapis dans les musées les plus importants du monde.

La caractéristique principale de ces tapis est la présence de dragons, ou de dragons combattant des phénix. Au XVIe siècle, les animaux représentés sont allongés et richement ornés, alternant souvent avec de grandes palmettes. Par la suite, leur représentation s'est géométrisée, les rapprochant de formes de feuilles ou de polygones.

Le tapis à dragons a conservé une grande élégance dans ses formes et ses couleurs tout au long de son évolution. La production de tapis s'est poursuivie en Arménie.

Dans la tradition arménienne, chaque jeune femme, avant son mariage, nouait un tapis pour son trousseau. C’était une tradition arménienne datant de plusieurs siècles.

Souvent, il y a des tapis arméniens qui sont datés et signés. Il s’agit généralement du souvenir d’une date de naissance, d’une date d’un baptême, ou d’une date d’un mariage. Cela explique la raison pour laquelle, les tapis arméniens ont très souvent une date et une inscription avec les lettres de l’alphabet arménien. Monsieur Hagop Avakian, lorsqu’il voit un tapis arménien, ressent le caractère de la jeune femme qui l’a noué. Il arrive à ressentir si la personne était par exemple, gentille, capricieuse ou élégante.

Pourquoi les Arméniens nouent-ils des tapis depuis des centaines d’années? Car la qualité de la laine dans le Caucase est exceptionnelle. La végétation est aussi d’une variété incroyable. Cela confère aux tapis arméniens des couleurs remarquables. La couleur rouge, entre autres, mais les autres couleurs également sont obtenus de manière totalement naturelle.