Kazak Arménien Ancien

22 000.00 CHF

Les tapis Kazak : l'expression artistique des bergers du Caucase

Originaires du Caucase central, les tapis Kazak sont l'œuvre de bergers semi-nomades, tirant leur nom de la petite ville éponyme, centre névralgique de la région.

Technique de fabrication : une signature reconnaissable

La structure de ces tapis repose sur une chaîne et une trame entièrement en laine. Un détail distinctif réside dans la trame, invariablement composée de trois fils de laine rouge ou brune insérés entre chaque rangée de nœuds, une caractéristique aisément identifiable au revers du tapis. Le velours, d'une hauteur notable, est également en laine. Cette dernière, d'une qualité constante et supérieure, confère aux tapis Kazak un éclat particulier et une résistance à l'usure qui a acquis une réputation proverbiale.

Structure et dimensions : des formats variés

Le nouage, de type turc, présente une densité comprise entre 800 et 1 500 nœuds par décimètre carré. Les Kazaks se déclinent en plusieurs formats, les dimensions les plus courantes se situant entre 150-170 x 210-240 cm. On observe également des exemplaires de petite taille (70-90 x 140-170 cm) et des formats allongés, dits "Kelley".

L'esthétique Kazak : une géométrie expressive

L'une des principales caractéristiques des tapis Kazak réside dans la linéarité remarquable de leur décor. Nul autre type de tapis ne présente des motifs aussi rigoureusement schématisés. La présence de certains motifs emblématiques contribue également à l'identification des Kazaks.

Le Kazak Adler : une figure emblématique

Parmi les différentes variétés de Kazak, le Kazak Adler, dont le nom allemand signifie "aigle", est particulièrement prisé. Cette appellation provient de la similitude du motif central avec l'aigle héraldique.

Le motif Adler se déploie sur presque toute la largeur et la longueur du tapis, couvrant ainsi l'intégralité du champ. La présence occasionnelle d'un demi-motif suggère une origine nomade et une exécution plus primitive.

Ce motif se compose d'une croix dont les bras, de longueur égale, se terminent en pointes. Cette croix, généralement de couleur foncée, est ornée de motifs floraux géométriques, tels que des tulipes et des roses. Un large motif découpé, sur fond blanc, évoquant des ailes d'aigle déployées, rayonne autour de la croix. Le reste du champ arbore un décor typiquement caucasien, composé de losanges, d'étoiles, de rosaces et de figures stylisées de personnages et d'animaux, répartis de manière non ordonnée.

L'identité Kazak : entre simplicité et contraste

Les Kazaks, pour la plupart bergers semi-nomades, consacrent une part importante de leur artisanat à la fabrication de tapis, souvent longs mais peu larges, caractérisés par un poil long, épais et lustré, une singularité dans le contexte caucasien.

Leurs motifs, d'une grande individualité, rendent les tapis Kazak facilement reconnaissables, malgré leurs variations internes. Contrairement aux décorations denses et complexes, les tapis Kazak privilégient un aspect aéré, avec des ornements largement espacés sur un fond uni. Lorsque le champ est entièrement couvert, ce sont les ornements eux-mêmes qui adoptent des dimensions importantes.

Les Kazaks utilisent fréquemment des contrastes de couleurs, parfois audacieux voire discordants, mais souvent d'une grande réussite esthétique.

La complexité du décor peut être accrue par la multiplication de médaillons, octogonaux ou losangiques. Cependant, le motif de l'"aigle" reste l'élément central, incarnant la prédilection de cette ethnie pour les angles, les pointes et les entailles.

L'interprétation du motif de l'aigle

Le motif de l'"aigle", avec ses extensions évoquant des bras ou des lames rayonnant dans toutes les directions, offre de multiples interprétations, suggérant par exemple l'image d'une arme ornée de lames d'acier.

Il est possible que l'"aigle" Kazak ne soit qu'une stylisation complexe et élaborée d'un motif floral, et que les "lames" soient une version accentuée des bords en escalier présents sur de nombreux tapis du Caucase et d'autres régions.

Les bordures : un encadrement distinctif

Les bordures des tapis Kazak présentent également de nombreuses figures pointues, telles que des "chiens qui courent" et des flèches. Plus remarquable encore, on y trouve des motifs en forme de crabes stylisés, peut-être d'origine florale, qui donnent l'impression d'une procession encadrant le tapis.

Synthèse des caractéristiques Kazak

Une laine assez grossière et un velours épais sont deux caractéristiques des tapis Kazak fabriqués dans les villages montagneux du Caucase. À cela s'ajoute une décoration généralement simple, avec des motifs de grande taille.

Le charme de ces tapis rustiques réside principalement dans le choix et l'agencement des couleurs, créant un véritable enchantement visuel.

Variantes de motifs Kazak

- Kazak à médaillon central : Ce type de Kazak présente un grand médaillon octogonal au centre, souvent blanc, contenant lui-même une autre figure géométrique, généralement un carré. Le médaillon central est lui-même inscrit dans un carré. Le reste du champ est orné de figures géométriques, principalement des carrés et des rectangles, avec de petits motifs tels que l'étoile à huit branches, la rosace et des animaux stylisés.

- Kazak à motif répété : Ces Kazaks arborent des octogones d'environ vingt centimètres, de couleurs variées, alignés sur le fond. L'intérieur de ces octogones est orné de différents motifs géométriques, souvent terminés par une grecque à crochets. Cette décoration est plus fréquente sur les petites pièces et les formats allongés.

- Kazak à médaillons multiples : Ce décor rappelle certaines productions persanes, notamment les Féraghans. Le champ est orné d'une succession de médaillons losangiques, ornés de motifs identiques mais dans des tons différents. Ce motif est caractéristique des Kazaks de format allongé (environ 170 x 400 cm).

Les bordures : une constante dans la diversité

Malgré la grande variété des décors, les tapis Kazak partagent des bordures et des palettes de couleurs similaires. Les bordures, typiquement caucasiennes, sont relativement discrètes, avec une large bande centrale encadrée par deux bandes latérales plus étroites. La bande principale arbore des feuilles dentelées ou un motif d'étoiles à huit branches et de rosaces alignées. Parfois, le décor de la bordure se limite à quelques ornements géométriques simplifiés. Sur certains exemplaires, la bande d'encadrement extérieure est ornée du motif à crochets du "chien qui court".

La palette chromatique : une harmonie audacieuse

Les couleurs des Kazaks, souvent vives, sont assemblées avec goût, conférant aux tapis un aspect multicolore harmonieux. Les couleurs les plus fréquentes pour le champ sont le rouge et le bleu, tandis que les motifs arborent souvent le blanc, le jaune, le vert et le bleu ciel.

Le Caucase et l'Arménie : une mosaïque culturelle et géographique, berceau de tapis distinctifs

La région située entre les mers Noire et Caspienne, d'une largeur d'environ 600 kilomètres, est un territoire sauvage et accidenté, caractérisé par des sommets imposants et des vallées profondes. Le massif du Caucase, dont le mont Elbrouz culmine à 5 643 mètres (le plus haut sommet d'Europe), traverse cette zone du nord-ouest au sud-est, ne pouvant être franchi que par quelques cols de haute altitude. Plus au sud, le Petit Caucase s'étend parallèlement à la chaîne principale. On y trouve le Mont Ararat à 5185 mètres d’altitude, une montagne biblique où aura atterri selon la légende l’Arche de Noé. Le Mont Aragatz, plus haut sommet d’Arménie, culmine à plus de 4000 mètres d’altitude.

Une histoire complexe, marquée par des influences extérieures

L'histoire de cette région a été profondément influencée par sa proximité avec la Turquie, la Perse et la Russie. Soumise à l'autorité de ces puissances à diverses époques, les entités qui la composent, telles que l'Arménie et la Géorgie, n'ont connu que de courtes périodes d'indépendance. La nature accidentée du terrain a toutefois rendu difficile le contrôle total de la région par les occupants. Ainsi, la domination perse, aux XVIIe et XVIIIe siècles, fut exercée de manière lâche, par l'intermédiaire de khans semi-autonomes. Au début du XIXe siècle, la Russie parvint à évincer les Perses et les Turcs, prenant le contrôle complet de la région, malgré une résistance des habitants du Daghestan jusqu'en 1859.

Sous l'Union soviétique, le Caucase fut divisé en plusieurs républiques autonomes.

Un creuset de populations et de langues

La géopolitique et la topographie ont contribué à la formation d'une population extraordinairement diversifiée. Les migrations tribales et les mouvements d'armées ont laissé derrière elles des groupes qui n'ont pu ou voulu aller plus loin. Le Caucase est ainsi devenu un refuge naturel pour les persécutés et les vaincus. Isolés dans les montagnes, ces groupes ont conservé leurs spécificités culturelles, ce qui explique la présence d'une centaine de langues et de dialectes différents. Certaines langues, comme le géorgien, sont parlées par plus d'un million de personnes, tandis que d'autres ne sont utilisées que par quelques villages. En Arménie, une langue unique est parlée par l’ensemble de la population. Une même langue, avec certes quelques nuances, est parlé à la fois en Arménie Orientale et en Arménie Occidentale. Le Christianisme, religion principale en Arménie a elle-aussi, une influence sur la tradition des tapis arméniens.

Les tapis caucasiens : une expression de cette diversité

Cette diversité ethnique et linguistique se reflète dans les tapis caucasiens, qui présentent des variations considérables d'une localité à l'autre, parfois même entre des villages voisins. Cependant, certains traits communs distinguent ces tapis des autres productions.

L'utilisation du nœud Ghiordes est généralisée. L'emploi du coton pour la chaîne et la trame est rare, malgré sa culture locale. La plupart des tapis caucasiens sont entièrement tissés en laine. Les motifs sont presque exclusivement géométriques, bien que des représentations stylisées de personnages et d'animaux apparaissent dans certaines zones. Les motifs sont amples et clairement définis, et les couleurs sont vives. Les dessins floraux sont quand à eux, une tradition des tapis arméniens du Karabagh.

Un style puissant et identifiable

Ces caractéristiques, lorsqu'elles sont accentuées, produisent un effet visuel puissant, évoquant une force brute malgré l'abstraction des motifs. L'aspect brillant, anguleux et presque hiératique des tapis caucasiens les rend relativement faciles à identifier. Malgré des milliers de variations, le décor conserve une inspiration originelle issue des tribus du Caucase ayant traversé le Caucase. Les différences culturelles et religieuses se reflètent aussi sur les tapis. L’histoire du tapis dans la région demeure toutefois partiellement obscure.

Les défis de l'interprétation historique

Il est difficile de concilier les connaissances sur le mode de vie des Caucasiens avec la complexité de leur artisanat du tapis. La production de petits tapis par des nomades et des villageois est compréhensible, mais la conservation de grandes pièces (jusqu'à 3 mètres de long) soulève des questions. Leur réalisation semble dépasser les capacités des métiers horizontaux rudimentaires dont disposaient ces populations et suggère l'existence d'ateliers organisés, capables de financer et d'employer des artisans pendant les longues périodes nécessaires à la création de tels tapis. La présence de tapis d'apparence caucasienne sur des peintures du XVe siècle ajoute à cette énigme. Des découvertes futures pourraient potentiellement éclaircir ces aspects.

Les tapis arméniens : une tradition distincte au sein du Caucase

Les Arméniens sont dispersés dans plusieurs pays. Traditionnellement commerçants et artisans. Un type de tapis datant des XVIe et XVIIe siècles, le tapis à dragons, a été produit en Arménie. Les marchands arméniens ont propagé leur culture à travers toute l’Europe. On retrouve ces tapis dans les musées les plus importants du monde.

La caractéristique principale de ces tapis est la présence de dragons, ou de dragons combattant des phénix. Au XVIe siècle, les animaux représentés sont allongés et richement ornés, alternant souvent avec de grandes palmettes. Par la suite, leur représentation s'est géométrisée, les rapprochant de formes de feuilles ou de polygones.

Le tapis à dragons a conservé une grande élégance dans ses formes et ses couleurs tout au long de son évolution. La production de tapis s'est poursuivie en Arménie.

Dans la tradition arménienne, chaque jeune femme, avant son mariage, nouait un tapis pour son trousseau. C’était une tradition arménienne datant de plusieurs siècles.

Souvent, il y a des tapis arméniens qui sont datés et signés. Il s’agit généralement du souvenir d’une date de naissance, d’une date d’un baptême, ou d’une date d’un mariage. Cela explique la raison pour laquelle, les tapis arméniens ont très souvent une date et une inscription avec les lettres de l’alphabet arménien. Monsieur Hagop Avakian, lorsqu’il voit un tapis arménien, ressent le caractère de la jeune femme qui l’a noué. Il arrive à ressentir si la personne était par exemple, gentille, capricieuse ou élégante.

Pourquoi les Arméniens nouent-ils des tapis depuis des centaines d’années? Car la qualité de la laine dans le Caucase est exceptionnelle. La végétation est aussi d’une variété incroyable. Cela confère aux tapis arméniens des couleurs remarquables. La couleur rouge, entre autres, mais les autres couleurs également sont obtenus de manière totalement naturelle.

Les tapis Kazak : l'expression artistique des bergers du Caucase

Originaires du Caucase central, les tapis Kazak sont l'œuvre de bergers semi-nomades, tirant leur nom de la petite ville éponyme, centre névralgique de la région.

Technique de fabrication : une signature reconnaissable

La structure de ces tapis repose sur une chaîne et une trame entièrement en laine. Un détail distinctif réside dans la trame, invariablement composée de trois fils de laine rouge ou brune insérés entre chaque rangée de nœuds, une caractéristique aisément identifiable au revers du tapis. Le velours, d'une hauteur notable, est également en laine. Cette dernière, d'une qualité constante et supérieure, confère aux tapis Kazak un éclat particulier et une résistance à l'usure qui a acquis une réputation proverbiale.

Structure et dimensions : des formats variés

Le nouage, de type turc, présente une densité comprise entre 800 et 1 500 nœuds par décimètre carré. Les Kazaks se déclinent en plusieurs formats, les dimensions les plus courantes se situant entre 150-170 x 210-240 cm. On observe également des exemplaires de petite taille (70-90 x 140-170 cm) et des formats allongés, dits "Kelley".

L'esthétique Kazak : une géométrie expressive

L'une des principales caractéristiques des tapis Kazak réside dans la linéarité remarquable de leur décor. Nul autre type de tapis ne présente des motifs aussi rigoureusement schématisés. La présence de certains motifs emblématiques contribue également à l'identification des Kazaks.

Le Kazak Adler : une figure emblématique

Parmi les différentes variétés de Kazak, le Kazak Adler, dont le nom allemand signifie "aigle", est particulièrement prisé. Cette appellation provient de la similitude du motif central avec l'aigle héraldique.

Le motif Adler se déploie sur presque toute la largeur et la longueur du tapis, couvrant ainsi l'intégralité du champ. La présence occasionnelle d'un demi-motif suggère une origine nomade et une exécution plus primitive.

Ce motif se compose d'une croix dont les bras, de longueur égale, se terminent en pointes. Cette croix, généralement de couleur foncée, est ornée de motifs floraux géométriques, tels que des tulipes et des roses. Un large motif découpé, sur fond blanc, évoquant des ailes d'aigle déployées, rayonne autour de la croix. Le reste du champ arbore un décor typiquement caucasien, composé de losanges, d'étoiles, de rosaces et de figures stylisées de personnages et d'animaux, répartis de manière non ordonnée.

L'identité Kazak : entre simplicité et contraste

Les Kazaks, pour la plupart bergers semi-nomades, consacrent une part importante de leur artisanat à la fabrication de tapis, souvent longs mais peu larges, caractérisés par un poil long, épais et lustré, une singularité dans le contexte caucasien.

Leurs motifs, d'une grande individualité, rendent les tapis Kazak facilement reconnaissables, malgré leurs variations internes. Contrairement aux décorations denses et complexes, les tapis Kazak privilégient un aspect aéré, avec des ornements largement espacés sur un fond uni. Lorsque le champ est entièrement couvert, ce sont les ornements eux-mêmes qui adoptent des dimensions importantes.

Les Kazaks utilisent fréquemment des contrastes de couleurs, parfois audacieux voire discordants, mais souvent d'une grande réussite esthétique.

La complexité du décor peut être accrue par la multiplication de médaillons, octogonaux ou losangiques. Cependant, le motif de l'"aigle" reste l'élément central, incarnant la prédilection de cette ethnie pour les angles, les pointes et les entailles.

L'interprétation du motif de l'aigle

Le motif de l'"aigle", avec ses extensions évoquant des bras ou des lames rayonnant dans toutes les directions, offre de multiples interprétations, suggérant par exemple l'image d'une arme ornée de lames d'acier.

Il est possible que l'"aigle" Kazak ne soit qu'une stylisation complexe et élaborée d'un motif floral, et que les "lames" soient une version accentuée des bords en escalier présents sur de nombreux tapis du Caucase et d'autres régions.

Les bordures : un encadrement distinctif

Les bordures des tapis Kazak présentent également de nombreuses figures pointues, telles que des "chiens qui courent" et des flèches. Plus remarquable encore, on y trouve des motifs en forme de crabes stylisés, peut-être d'origine florale, qui donnent l'impression d'une procession encadrant le tapis.

Synthèse des caractéristiques Kazak

Une laine assez grossière et un velours épais sont deux caractéristiques des tapis Kazak fabriqués dans les villages montagneux du Caucase. À cela s'ajoute une décoration généralement simple, avec des motifs de grande taille.

Le charme de ces tapis rustiques réside principalement dans le choix et l'agencement des couleurs, créant un véritable enchantement visuel.

Variantes de motifs Kazak

- Kazak à médaillon central : Ce type de Kazak présente un grand médaillon octogonal au centre, souvent blanc, contenant lui-même une autre figure géométrique, généralement un carré. Le médaillon central est lui-même inscrit dans un carré. Le reste du champ est orné de figures géométriques, principalement des carrés et des rectangles, avec de petits motifs tels que l'étoile à huit branches, la rosace et des animaux stylisés.

- Kazak à motif répété : Ces Kazaks arborent des octogones d'environ vingt centimètres, de couleurs variées, alignés sur le fond. L'intérieur de ces octogones est orné de différents motifs géométriques, souvent terminés par une grecque à crochets. Cette décoration est plus fréquente sur les petites pièces et les formats allongés.

- Kazak à médaillons multiples : Ce décor rappelle certaines productions persanes, notamment les Féraghans. Le champ est orné d'une succession de médaillons losangiques, ornés de motifs identiques mais dans des tons différents. Ce motif est caractéristique des Kazaks de format allongé (environ 170 x 400 cm).

Les bordures : une constante dans la diversité

Malgré la grande variété des décors, les tapis Kazak partagent des bordures et des palettes de couleurs similaires. Les bordures, typiquement caucasiennes, sont relativement discrètes, avec une large bande centrale encadrée par deux bandes latérales plus étroites. La bande principale arbore des feuilles dentelées ou un motif d'étoiles à huit branches et de rosaces alignées. Parfois, le décor de la bordure se limite à quelques ornements géométriques simplifiés. Sur certains exemplaires, la bande d'encadrement extérieure est ornée du motif à crochets du "chien qui court".

La palette chromatique : une harmonie audacieuse

Les couleurs des Kazaks, souvent vives, sont assemblées avec goût, conférant aux tapis un aspect multicolore harmonieux. Les couleurs les plus fréquentes pour le champ sont le rouge et le bleu, tandis que les motifs arborent souvent le blanc, le jaune, le vert et le bleu ciel.

Le Caucase et l'Arménie : une mosaïque culturelle et géographique, berceau de tapis distinctifs

La région située entre les mers Noire et Caspienne, d'une largeur d'environ 600 kilomètres, est un territoire sauvage et accidenté, caractérisé par des sommets imposants et des vallées profondes. Le massif du Caucase, dont le mont Elbrouz culmine à 5 643 mètres (le plus haut sommet d'Europe), traverse cette zone du nord-ouest au sud-est, ne pouvant être franchi que par quelques cols de haute altitude. Plus au sud, le Petit Caucase s'étend parallèlement à la chaîne principale. On y trouve le Mont Ararat à 5185 mètres d’altitude, une montagne biblique où aura atterri selon la légende l’Arche de Noé. Le Mont Aragatz, plus haut sommet d’Arménie, culmine à plus de 4000 mètres d’altitude.

Une histoire complexe, marquée par des influences extérieures

L'histoire de cette région a été profondément influencée par sa proximité avec la Turquie, la Perse et la Russie. Soumise à l'autorité de ces puissances à diverses époques, les entités qui la composent, telles que l'Arménie et la Géorgie, n'ont connu que de courtes périodes d'indépendance. La nature accidentée du terrain a toutefois rendu difficile le contrôle total de la région par les occupants. Ainsi, la domination perse, aux XVIIe et XVIIIe siècles, fut exercée de manière lâche, par l'intermédiaire de khans semi-autonomes. Au début du XIXe siècle, la Russie parvint à évincer les Perses et les Turcs, prenant le contrôle complet de la région, malgré une résistance des habitants du Daghestan jusqu'en 1859.

Sous l'Union soviétique, le Caucase fut divisé en plusieurs républiques autonomes.

Un creuset de populations et de langues

La géopolitique et la topographie ont contribué à la formation d'une population extraordinairement diversifiée. Les migrations tribales et les mouvements d'armées ont laissé derrière elles des groupes qui n'ont pu ou voulu aller plus loin. Le Caucase est ainsi devenu un refuge naturel pour les persécutés et les vaincus. Isolés dans les montagnes, ces groupes ont conservé leurs spécificités culturelles, ce qui explique la présence d'une centaine de langues et de dialectes différents. Certaines langues, comme le géorgien, sont parlées par plus d'un million de personnes, tandis que d'autres ne sont utilisées que par quelques villages. En Arménie, une langue unique est parlée par l’ensemble de la population. Une même langue, avec certes quelques nuances, est parlé à la fois en Arménie Orientale et en Arménie Occidentale. Le Christianisme, religion principale en Arménie a elle-aussi, une influence sur la tradition des tapis arméniens.

Les tapis caucasiens : une expression de cette diversité

Cette diversité ethnique et linguistique se reflète dans les tapis caucasiens, qui présentent des variations considérables d'une localité à l'autre, parfois même entre des villages voisins. Cependant, certains traits communs distinguent ces tapis des autres productions.

L'utilisation du nœud Ghiordes est généralisée. L'emploi du coton pour la chaîne et la trame est rare, malgré sa culture locale. La plupart des tapis caucasiens sont entièrement tissés en laine. Les motifs sont presque exclusivement géométriques, bien que des représentations stylisées de personnages et d'animaux apparaissent dans certaines zones. Les motifs sont amples et clairement définis, et les couleurs sont vives. Les dessins floraux sont quand à eux, une tradition des tapis arméniens du Karabagh.

Un style puissant et identifiable

Ces caractéristiques, lorsqu'elles sont accentuées, produisent un effet visuel puissant, évoquant une force brute malgré l'abstraction des motifs. L'aspect brillant, anguleux et presque hiératique des tapis caucasiens les rend relativement faciles à identifier. Malgré des milliers de variations, le décor conserve une inspiration originelle issue des tribus du Caucase ayant traversé le Caucase. Les différences culturelles et religieuses se reflètent aussi sur les tapis. L’histoire du tapis dans la région demeure toutefois partiellement obscure.

Les défis de l'interprétation historique

Il est difficile de concilier les connaissances sur le mode de vie des Caucasiens avec la complexité de leur artisanat du tapis. La production de petits tapis par des nomades et des villageois est compréhensible, mais la conservation de grandes pièces (jusqu'à 3 mètres de long) soulève des questions. Leur réalisation semble dépasser les capacités des métiers horizontaux rudimentaires dont disposaient ces populations et suggère l'existence d'ateliers organisés, capables de financer et d'employer des artisans pendant les longues périodes nécessaires à la création de tels tapis. La présence de tapis d'apparence caucasienne sur des peintures du XVe siècle ajoute à cette énigme. Des découvertes futures pourraient potentiellement éclaircir ces aspects.

Les tapis arméniens : une tradition distincte au sein du Caucase

Les Arméniens sont dispersés dans plusieurs pays. Traditionnellement commerçants et artisans. Un type de tapis datant des XVIe et XVIIe siècles, le tapis à dragons, a été produit en Arménie. Les marchands arméniens ont propagé leur culture à travers toute l’Europe. On retrouve ces tapis dans les musées les plus importants du monde.

La caractéristique principale de ces tapis est la présence de dragons, ou de dragons combattant des phénix. Au XVIe siècle, les animaux représentés sont allongés et richement ornés, alternant souvent avec de grandes palmettes. Par la suite, leur représentation s'est géométrisée, les rapprochant de formes de feuilles ou de polygones.

Le tapis à dragons a conservé une grande élégance dans ses formes et ses couleurs tout au long de son évolution. La production de tapis s'est poursuivie en Arménie.

Dans la tradition arménienne, chaque jeune femme, avant son mariage, nouait un tapis pour son trousseau. C’était une tradition arménienne datant de plusieurs siècles.

Souvent, il y a des tapis arméniens qui sont datés et signés. Il s’agit généralement du souvenir d’une date de naissance, d’une date d’un baptême, ou d’une date d’un mariage. Cela explique la raison pour laquelle, les tapis arméniens ont très souvent une date et une inscription avec les lettres de l’alphabet arménien. Monsieur Hagop Avakian, lorsqu’il voit un tapis arménien, ressent le caractère de la jeune femme qui l’a noué. Il arrive à ressentir si la personne était par exemple, gentille, capricieuse ou élégante.

Pourquoi les Arméniens nouent-ils des tapis depuis des centaines d’années? Car la qualité de la laine dans le Caucase est exceptionnelle. La végétation est aussi d’une variété incroyable. Cela confère aux tapis arméniens des couleurs remarquables. La couleur rouge, entre autres, mais les autres couleurs également sont obtenus de manière totalement naturelle.