Savonnerie

Les tapis de type Savonnerie : un art du velours décoratif

Nés au XVIIᵉ siècle, les tapis de type Savonnerie incarnent un style prestigieux qui s’est imposé comme référence dans l’art décoratif européen. Leur appellation provient de la Manufacture royale de la Savonnerie, à Paris, mais le modèle a inspiré d’autres centres de production à travers le monde, qui ont repris ses techniques et son esthétique fastueuse.

Techniques de tissage : un velours somptueux

Les tapis Savonnerie se distinguent par la technique du nouage à points coupés : chaque fil de laine est noué puis ciselé avec soin, créant un velours dense et soyeux. Cette méthode, inspirée du nouage oriental et adaptée aux goûts européens, permet de reproduire des décors avec une finesse proche de la peinture.

Structure et dimensions : grandeur et solidité

Ces tapis reposent sur une chaîne et une trame robustes, en laine ou en coton, assurant longévité et stabilité. Conçus pour les grands espaces — galeries, salons d’apparat, salles de réception —, ils se présentent le plus souvent en formats monumentaux, adaptés aux architectures prestigieuses.

Style et décor : le faste ornemental

L’esthétique des tapis de type Savonnerie est caractérisée par des médaillons centraux, cartouches, guirlandes de fleurs, arabesques, emblèmes et armoiries. La composition symétrique et l’ampleur des motifs traduisent une recherche d’harmonie et de magnificence. Nombre de modèles furent conçus par des peintres décorateurs, renforçant leur statut d’œuvres d’art textiles.

Diffusion et héritage : un style universel

Si la Manufacture parisienne fut le berceau de ce style, les tapis de type Savonnerie ont ensuite été reproduits dans divers ateliers en Europe et au-delà. Chaque production a parfois intégré ses propres influences chromatiques et décoratives, tout en respectant l’esprit originel : monumentalité, richesse ornementale et velours raffiné.